Société d'histoire et de Généalogie du Plateau Mont-Royal
Le Carmel de Montréal
des horizons millénaires
Position sur Google map

Historique
Le Carmel seul des ordres religieux se réclame des racines remontant aux temps des prophètes de l'Ancien Testament.
Ses origines légendaires se retrouveraient au IXe siècle av. J.-C. avec le prophète Élie au mont Carmel. Un vitrail du prophète occupe une place d'honneur dans la chapelle de l'actuel Carmel de Montréal.
La fondation historique de l'ordre du Carmel a eu lieu à Jérusalem au XIIIe siècle. Chassé de la Terre Sainte à la fin de l'époque des croisades, l'ordre s'établit en Europe.
Haut lieu de la spiritualité féminine
Thérèse d'avilaThérèse de LieuxLes Carmélites sont les représentantes par excellence des ordres contemplatifs féminins.
Deux personnages iconiques
y sont particulièrement associés : " la Grande Thérèse ", Thérèse d'Avila (1515-1582), et " la Petite Thérèse ", Thérèse de Lisieux (1873-1897).
Une lignée directe relie le Carmel de Montréal à la grande réformatrice Thérèse d'Avila : c'est une compagne et disciple de cette dernière qui fonde en France, en 1605, le Carmel de Pontoise.

Le Carmel de Pontoise fonde, en 1633, le Carmel de Reims et, à son tour, le Carmel de Reims fonde, en 1875, le Carmel de Montréal, le premier au Canada.

L'avènement du Carmel au Canada
Hremine de FremontUne jeune québécoise, Hermine Frémont (1851-1873)-première Carmélite canadienne-est à l'origine de la décision du Carmel de Reims de s'établir à Montréal. Les quelques mois qu'elle passe au Carmel de Reims, avant sa mort prématurée, inspirent un effort héroïque. Moins de dix-huit mois après, le 6 mai 1875, six Carmélites françaises débarquent à Québec, en route pour Montréal.
Le Carmel d'Hochelaga
Mère Séraphine du Divin Cœur de Jésus (1816-1888), ancienne prieure du Carmel de Reims, devient la fondatrice du nouveau Carmel canadien. Quelques années de séjours temporaires aboutissent, en 1879, avec la construction du Carmel d'Hochelaga.
Le site au bord du fleuve (dont aucune trace ne subsiste, le tout ayant été absorbé par le port de Montréal) s'avère cependant insalubre et mal adapté aux besoins de la communauté. En 1892, William Edmond Blumhart (1844-1907), fondateur du journal La Presse, cède aux Carmélites d'Hochelaga un terrain situé dans le district de Côte-Saint-Louis (l'actuel Mile-End-Plateau Mont-Royal). Grâce à une campagne de souscription menée par le chanoine Joseph-Télesphore Savaria (1856-1916), un nouveau Carmel est construit en 1895-1896 et les Carmélites en prennent possession le 15 octobre 1896, fête de sainte Thérèse d'Avila.
Description
L'architecture du Carmel de Montréal : " …la pure tradition médiévale… "
Du point de vue non seulement historique et culturel, mais architectural aussi, le Carmel de Montréal constitue une attache qui relie les siècles du Moyen Âge au nôtre.
L'œuvre de la grande réformatrice Thérèse d'Avila était moins de créer quelque chose de nouveau que de restaurer à sa pureté primitive la règle assouplie et mitigée du Carmel de son époque. Les délicates beautés de la chapelle néogothique du Carmel de Montréal, le sévère dépouillement des autres bâtiments, reflètent l'esprit de la grande Thérèse :
Si sainte Thérèse, dans ses Constitutions, réprouve le faste et la recherche pour ses monastères, elle fait exception cependant, pour l'église qui est adjacent à chacun d'eux : " La maison, excepté l'église, sera bâtie sans recherche ".
-- Vie de Mère Séraphine, Montréal, 1944
Le Conseil du patrimoine religieux du Québec souligne cette fidélité à la tradition monastique :
Le monastère, le deuxième, datant de 1895-1896, fut conçu par l'architecte A. Préfontaine en rappel, semble-t-il, du premier carmel de la rue Notre-Dame dans Hochelaga. L'ensemble conventuel, sobre et dépouillé, est construit en pierre. Si, sur la rue du Carmel, on remarque une concentration de bâtiments publics comme l'accueil, la chapelle et deux maisons, jadis demeures du chapelain et du sacristain, c'est derrière ces espaces que prend place le Monastère des carmélites qui forme une cour carrée, dans la pure tradition médiévale. La propriété est complétée par un grand jardin avec quelques ermitages ; le tout est entouré d'un mur de moellon, véritable muraille fermant le monastère. La chapelle néogothique et les autres espaces types du carmel respectent l'architecture de tradition monastique, adaptée au Québec, et font de cet ensemble conventuel un cas unique de notre inventaire...
La conclusion de l'avis du 11 novembre 2004 du Conseil du patrimoine de Montréal résume ainsi son appréciation du dossier :
L'évaluation des ensembles conventuels par la fondation du patrimoine religieux du Québec, le MCCQ [ ministère de la Culture et des Communications du Québec ] et la ville de Montréal, de 2002, avait déjà coté à cent pour cent la valeur architecturale [ du Carmel de Montréal ]… Il nous apparaît que cet ensemble devrait jouir d'un statut de reconnaissance de manière à ce que le sort de cet établissement soit envisagé eu égard à sa valeur historique, architecturale et symbolique de même qu'à son intégrité afin que tout le site soit préservé.
Et en effet, le 17 février 2006, la ministre de la Culture annonçait son intention de classer le Carmel de Montréal, protégeant ainsi le monastère dans son intégralité, y compris son grand jardin. Le classement pourra aider la communauté religieuse à trouver de l'aide pour entretenir son précieux site.
La chapelle du monastère, ainsi qu'une petite librairie, sont accessibles au public grâce aux bons offices d'une équipe de bénévoles.
 
Dernière mise à jour le : 19/2/15
© 2011 SHP - Société d'Histoire du Plateau-Mont-Royal